top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurAnne-Sophie Ketterer

L'acte 3 de la résilience alimentaire : la solidarité !

Dernière mise à jour : 5 avr. 2021


Avant de se lancer dans ce 3° article sur la résilience alimentaire, je vous rappelle le sens du projet ÎLOTS qui a donné naissance à cette première expédition : Initiatives LOcales de Transitions et de Solidarités. Pour le moment nous avons beaucoup parlé de transition environnementale avec la résilience alimentaire, mais qu’en est il des solidarités ?


Un des avantages de notre système alimentaire actuel est qu’il propose une alimentation bon marché et donc économiquement accessible. La part du budget moyen des Français consacrée à l'alimentation ne représente plus que 20%. Un budget en baisse et qui va de pair avec une perte de qualité des aliments et surtout des externalités négatives pour la planète et la société, c'est à dire des coûts cachés qui ne se reflètent pas dans le prix de vente.


Alors, peut-on imaginer une production agroécologique locale de qualité accessible au plus grand nombre et porteuse de solidarité ? Dans notre table ronde des solutions, en passant à l'assiette, nous avons voulu explorer ce pari !


Insertion et résilience alimentaire


Un pari relevé par l’ADAPEI 65. Benoît Guillard, directeur du Pôle Travail de l’antenne des Hautes Pyrénées a témoigné lors de notre table ronde afin de présenter un projet alimentaire de territoire co-construit depuis une dizaine d’années. L’ADAPEI accueille des personnes en situation de handicap mental et leur permet de trouver ou retrouver un travail. Le projet répond à deux enjeux de départ :

  • Proposer aux personnes accueillies une alimentation saine et durable avec un prix coutant contraint

  • Développer des activités économiquement viables pour proposer des emplois aux personnes en situation de handicap

A partir de là, l’équipe de l’ADAPEI a analysé l’offre maraîchère du territoire et s’est aperçu que tous les agriculteurs vendaient déjà en circuits courts (AMAP ou marchés) leur production. Il était alors impossible de s’approvisionner en légumes locaux pour la restauration collective. L’idée a donc germé d’acquérir une exploitation de 5 ha pour produire les légumes bio du restaurant de l’ADAPEI. Rapidement la question de la transformation s’est posée et une légumerie a été développée afin de nettoyer et préparer les légumes avant qu’ils n’arrivent au restaurant. Agriculture, transformation et restauration, une filière presque complète et qui emploie actuellement dans les Hautes-Pyrénées 50 personnes en situation de handicap. L’équilibre économique du prix des repas est maintenu en diminuant l’apport en protéines animales plus chères, tout en gardant un régime alimentaire équilibré.



Culture culinaire à emporter


Un beau projet qui s’est construit localement pas à pas en partant d’une problématique sociétale et des ressources et compétences disponibles. Un point commun avec l’association FIL : Femme Initiative Laubadère. FIL est un restaurant traiteur solidaire situé à Laubadère près de Tarbes. Il y a 20 ans, un groupe de femmes se constitue pour réfléchir à la question de l’offre de restauration dans le quartier qui est très faible. Elles sont sans qualification, sans emploi mais pas sans envie et talents culinaires ! Aujourd’hui, elles ont acquis des compétences et des diplômes en restauration et l’association emploie 6 salariées dont 3 en CDI. Le projet a permis de proposer aux jeunes du quartier une alimentation rapide faite maison. L’occasion de rappeler que bien s’alimenter résulte d’une éducation au goût, à la saisonnalité, à la cuisine. Il ne suffit pas de travailler l’accessibilité économique de la nourriture saine, encore faut-il travailler la culture culinaire des citoyens et transmettre les recettes de cuisine !




Résilience alimentaire et attractivité du territoire

Sur cet exemple inspirant c'est terminé notre Expédition ! Notre conviction après ça :


La résilience alimentaire d’un territoire permettrait d’améliorer son autonomie, sa capacité à résister aux crises à venir, mais également de créer des emplois locaux, non délocalisables et faire naître des solidarités pour que personne ne soit oublié.

La crise sanitaire du covid-19 et le premier confinement ont été l’occasion de souligner qu’en cas de grève des transporteurs routiers, Paris n’aurait que 5 jours d’autonomie alimentaire. Certains urbains ont décidé de partir s’installer à la campagne, privilégiant l’accessibilité en train aux métropoles, le télétravail… mais peut être devraient-ils également considérer la résilience alimentaire de leur nouveau domicile !


Un territoire ou une collectivité qui se saisirait du sujet

  • en développant de la diversité à tous les niveaux : biologique, alimentaire, entre typologie d’acteurs (coopératives, associations, agriculteurs, entreprises, …)

  • en redonnant de l’autonomie à son système nourricier

  • en connectant entre elles les structures qui transforment et permettent de stocker notre alimentation

  • en assurant la cohésion dans le projet global et solidarités entre acteurs


aurait tout à gagner : Emplois locaux, attractivité, solidarités, adaptation au changement climatique.. et surtout la fierté de prendre à cœur notre premier besoin fondamental : bien se nourrir, pour en faire un cap stratégique ! Un facteur clé d'engagement des citoyens sur le territoire !


Ainsi s'est achevée notre première Expédition sur la résilience alimentaire : sur un fourmillement d'idées, de projets, un enthousiasme réel pour le sujet ! Nous remercions tous les participants, les experts et acteurs qui ont rendu cette Expédition passionnante !



Et pour Îlots, avec le printemps c'est un nouveau cycle qui démarre, on repart en Expédition le 28 Mai avec pour thème: 50 Nuances de Vert : Quelle économie pour demain ?

Pour en savoir plus : https://www.ilots.space/



 

Retrouvez les articles Résilience alimentaire Acte 1 et Acte 2


94 vues0 commentaire
bottom of page