Aujourd'hui je souhaite vous parler d'un livre que j'ai lu cet été avec passion !
J’ai découvert Rob Hopkins il y a quelques années dans le film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent. Je suis également son blog et c’est avec un grand enthousiasme que je me suis plongée cet été dans la lecture du dernier livre de Rob Hopkins : Et si .. on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ?
Rob a créé en 2005, le mouvement international des villes en transition qui a vu naître des milliers d’initiatives citoyennes de résilience locale au changement climatique. Ces groupes de citoyens repensent l'alimentation, l’économie, l’énergie, ... à l’échelle locale.
Tous ces projets ont inspiré à l’auteur du livre, une réflexion sur notre capacité à imaginer le futur et sur l’impact de ce pouvoir de l’imagination sur les scénarios de résilience.
Qu’est ce que l’imagination ?
L’imagination n’est pas réservée aux enfants, ni aux artistes. Nous sommes tous capables de faire preuve de cette faculté si les conditions sont réunies et si nous la nourrissons. Aujourd’hui, malheureusement, notre société ne nous invite pas vraiment à laisser libre court à notre imagination. Rob Hopkins fait la différence entre l’imagination et la créativité. En effet, alors que l’imagination est cette capacité à “concevoir” des objets, récits, aventures, personnages nouveaux, la créativité répond à une logique de marché et transforme l'imagination en produit ou stratégie. Il est de bon ton aujourd’hui dans les entreprises de se montrer créatif, innovant.. mais toujours dans une finalité économique.
Notre imagination en berne ?
Le livre évoque, études scientifiques à l’appui, ce qui peut venir nourrir notre imagination :
L’ art : un film, un roman, ou un tableau peuvent nous plonger dans des rêveries.
Le contact avec la nature : qui n’a pas déjà imaginé un paysage idyllique ou encore une bête curieuse en s’inspirant de la forme d’un arbre ?
Les moments de vide, où on s'ennuie, où notre cerveau ne reçoit pas de stimulus extérieurs
Le problème.. c’est que notre société accède de moins en moins à ces sources d’inspiration. Il ne s’agit pas seulement de regarder un film, il s’agit aussi de toucher, expérimenter, sentir, vibrer, faire soi-même. Nos contacts avec la nature se réduisent à peau de chagrin car nous n’évoluons quasiment plus que sur de l'asphalte. Et les moments calme, sans stress, sans alertes de son smartphone sont rares !
Finalement, c’est la diversité qui nous fait défaut ! Que ce soit la bio-diversité ou la diversité artistique. Les normes, les procédures, les phénomènes de mode aseptisent nos vie et nous privent petit à petit de notre pouvoir d’imagination.
Le rapport avec la transition environnementale et sociale ?
Le rapport entre notre imagination et la transition est simple : nous sommes face à un problème de taille avec le réchauffement climatique. Les prédictions du GIEC sont alarmistes et les solutions avancées par nos sociétés ne sont pas à la hauteur. Pourquoi ? Parce que nous sommes coincés dans un schéma de pensée et que nous n’arrivons pas à faire décoller notre imagination ! Nous essayons d’innover dans le même système. Je ne doute pas de la sincérité de certaines initiatives pour proposer des solutions, mais je suis convaincue qu’elles ne marcheront pas, car elles sont pensées dans le même système de valeurs (ou de création de valeur) et de fonctionnement que notre société actuelle.
Et si .. On inventait un nouveau récit ?
C’est la proposition de Rob Hopkins. Et si, on proposait tout à fait autre chose ? Pour chaque enjeu de la transition environnementale et sociale ? Et si, on proposait une autre idée de l’économie, une autre idée de l’éducation, de la solidarité, de la santé ?
Cela vous paraît titanesque de tout repenser ? Certes.. c’est une sacrée sortie de sa zone de confort ! Et pour tout le monde.
Pour essayer.. l’auteur propose déjà de se poser la question : Et Si ? ! Quels sont les critères d’une bonne question : Et si … ?
La sincérité, l'authenticité de ceux qui la pose : Nous ne sommes pas là pour faire de l’innovation, mais pour repenser vraiment les choses en profondeur. Pour poser cette question, il n’y a pas d’agenda caché, de donneur d’ordre ni de posture.
L’ouverture : Il n’y a pas de bonne réponse à la question ! Essayons de nous défaire de cette habitude apprise à l’école où l’exercice n’a (dans la plupart des cas) qu’une seule et bonne réponse! Accueillir avec bienveillance toutes les idées qui émergeront est essentiel
La contrainte : étonnant, mais une question trop ouverte, trop large n’est pas l’idéal pour laisser libre court à son imagination. C’est en contournant des obstacles que nous pourrons au mieux proposer une voie alternative
Peut être pensez vous que le risque, c’est de passer sa vie à se demander : Et si.. D’ après Rob Hopkins, le plus grand risque, est celui de rester coincé dans les règles établies et de ne pas se poser ces questions. Cependant, l’imagination ne doit pas rester dans nos esprits et l’action doit suivre ce questionnement ! Quelque soit l’échelle ! Dans son livre l’auteur ne cite principalement que des exemples issus d’initiatives citoyennes, peu d’initiatives gouvernementales. Peut être est-il pour le moment plus facile de laisser le pouvoir de l’imagination à de petits groupes.. qui font tâche d’huile.
Naïf ou visionnaire ?
L’imagination au pouvoir ! Slogan révolutionnaire, un brin naïf pour certains ? Ne confondons pas “réalisme” et “conformisme”. Durant toute l’histoire de l’humanité, nous avons eu besoin de récits : récit biblique, mythes et légendes, capitalisme, communisme, .. . Tous nous présentent la vie telle qu’elle a été imaginée à ce moment là. Il est peut être temps aujourd’hui d’imaginer un autre récit en accord avec nos enjeux actuels. Certains ont déjà commencé, pourquoi pas vous ?
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