- Qu'est ce que tu fais dans la vie ?
- J'accompagne les entreprises dans la transition environnementale et sociale
- Ah oui je vois ! C’est par exemple remplacer les gobelets en plastique à la machine à café.
En 8 ans de carrière dans la responsabilité sociétale des entreprises, j’ai beaucoup entendu parler des gobelets en plastique de la machine à café ! Dans ma précédente entreprise où j’étais responsable RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), on venait me voir pour savoir comment faire pour arrêter les gobelets.
Mais comme vous pouvez vous en douter, la transition environnementale c’est bien plus que d’arrêter les gobelets !
Une stratégie d’entreprise
Pour une entreprise, choisir de s’investir dans la transition environnementale et sociale, c’est faire face au changement climatique et aux défis sociaux. C’est une question de résilience et d’adaptation. Il faut du courage pour regarder en face ce qui nous attend et agir. C’est courageux et en même temps essentiel pour être pérenne. C’est aussi difficile car les injonctions économiques sont telles que le court terme prime à des visions long terme ! S’engager dans cette voie c’est souvent l’impulsion d’un patron lui même convaincu qu’il faut changer notre façon vivre et créer.
En 1994, Ray Anderson le fondateur de l'entreprise de moquette Interface annonce à ses collaborateurs qu'il souhaite atteindre la neutralité carbone en 2020 ! Précurseur pour l'époque, l'entreprise se met en marche pour gravir le "mount Sustainability", mont de la durabilité !
Concrètement on touche à quoi ?
On touche à l’objet de l’entreprise, à son essence même. Pourquoi a -t-on entrepris de cette façon? pourquoi avons nous fait ces choix de sourcing, de production, de réseau de distribution voire même d’actionnariat, de financement ? Et ces choix.. sont ils toujours pertinents aujourd’hui et demain ? Certaines entreprises se sont tellement questionnées sur leur “purpose” leur “pourquoi” qu’elles ont défini une raison d’être. Un combat qui leur est propre et qui leur permet de définir l’impact positif qu’elles veulent avoir sur le monde. Un impact positif qui va bien au delà de la création d’emploi.. qui prend en compte le bénéfice qui est apporté au client, le bénéfice pour la planète, les collaborateurs et les communautés locales.
Est ce que ça fonctionne ?
Y’a-t-il un gain économique ? direct ? sonnant et trébuchant ? Il y a une phase de gains économiques directs liés aux économies des ressources naturelles que l’on peut faire. Mais pour créer de l’impact positif c’est un investissement à long terme ! Définir une raison d’être attire les talents, les collaborateurs motivés qui s’engagent à fond. On attire également des clients en quête de solutions pour une consommation plus responsable.
Du coup on oublie les gobelets ?
oui .. et non ! On ne peut réduire la transformation environnementale et sociale d’une entreprise à un changement de gobelet, c’est bien plus une histoire de vision comme on l’a vu.
Et pourtant.. Pourtant, on a beau avoir parfois une vision claire et ambitieuse, on ne sait pas par où commencer ! On a besoin de petits pas concrets, visibles et qui engagent les collaborateurs ! Si j’ai appris une chose sur cette histoire de gobelets, c’est qu’ils sont extrêmement fédérateurs ! Ils font l’unanimité ou presque contre eux !
Ils permettent, je pense de sortir du flou, de la sidération pour les collaborateurs. Souvent on sait qu’il faut au plus vite changer nos pratiques, inventer de nouvelles façons de travailler, il y a comme une injonction à se transformer, et un effet de sidération face à l’ampleur de la tâche ! Pour laquelle d’ailleurs nous ne sommes que très peu préparés ou formés !
Alors tous ces gobelets transformés en tasses, toits transformés en ruches, terrains vagues transformés en jachères fleuries, poubelles transformées en station de tri..
Tout cela, ce sont des premiers petits pas qu’il faut célébrer !
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